- Mystère, esprits et boule de gomme à Kubu Darma
Vendredi 30 juin 2014.
C’est en proximité de la célèbre ville d’Ubud, que Bapak I-Komang et son épouse Ibu Ni-Koming gèrent un petit complexe hôtelier familial. La « Kubu Darma » (la maison du bonheur) est situé dans le village artistique de Penestanan, dans lequel nous avons résidé les quatre premiers mois de notre arrivée dans la région. L’ambiance est très conviviale et la prestation qui inclut tous les services garde un esprit maison d’hôtes. Il n’est pas rare que toute la famille délaisse sa petite chambre pour la louer à un client et déménager quelques nuits dans un local exigu servant de dortoir provisoire…
Du coup, il y a quelques mois, Komang s’est endetté un peu plus en décidant de faire construire deux appartements supplémentaires. Les travaux sont maintenant terminés et nous avons été conviés à l’inauguration. Il ne faut pas confondre cet évènement avec une pendaison de crémaillère car, ici, la démarche est purement religieuse. Qu’est-ce qui nous attend? Mystère, esprits et boule de gomme à Kubu Darma
Les bons et les mauvais esprits
Habituellement les balinais font une offrande quotidienne chaque matin et soir sur leur lieu d’habitation et de travail. Toutes les deux semaines il y a une cérémonie plus importante ainsi que pour certaines occasions comme la pleine lune. En fait il est bon de solliciter les « Kalas » (les esprits) pour tout et le plus souvent possible… A Kubu Darma, des offrandes et de l’encens sont disposés sur les deux temples de la résidence. Un temple, que l’on habille de tissu jaune et blanc, est dédié au dieu soleil Matahari. Le second autel est consacré au dieu protecteur des lieux, drapé quant à lui, d’un tissu à damier noir et blanc que l’on appelle le Poleng. Ce dernier symbolise l’équilibre des forces, entre autre, entre le bien et le mal. Tous les deux sont surmontés d’une petite ombrelle de couleur assortie pour les protéger des nuisances, de la pluie et du soleil.
Le cérémonial auquel nous assistons, à l’occasion de la réception des travaux, est un rituel de purification. Il consiste à éloigner les mauvais esprits pour laisser place à ceux qui protègeront les clients et favoriseront les bonnes affaires. La date est déterminée en fonction du calendrier hindou et de la disponibilité de l’un des trois prêtres du village. Une fois sur place le prêtre officie tout au long de la journée.
Réponse des Dieux
Des offrandes plus importantes et plus fastueuses que d’ordinaire sont disposées à l’entrée et en divers emplacements de l’hôtel. Un feu est allumé sur lequel on dispose un bambou. Quand le bambou éclate en faisant un bruit de détonation cela signifie la réponse positive des dieux à l’acceptation des offrandes. La famille et les amis sont invités à se joindre la cérémonie qui se termine par le partage d’un repas (auquel nous n’avons pas participé). Les tenues traditionnelles sont de rigueur. Les femmes portent la KEBAYA avec un sarung (sarong). La KEBAYA est généralement très cintrée, confectionnée sur mesure elle est aussi transparente laissant apparaître la peau des bras et du dos. Il y a plusieurs siècles seules les femmes de l’aristocratie et de la royauté portaient la KEBAYA alors que les balinaises du peuple avaient les seins nus. Parfois encore, il est possible de croiser des femmes de toutes générations, à la campagne ou dans les rizières, en train de vaquer poitrines dénudées, à leurs occupations. Les hommes, eux, arborent le SAPARI. Ils sont coiffés d’un couvre chef qui se nomme UDENG ou DESTAR (bandeau) notamment pour que leur esprit ne s’envole pas.
L’hindouisme
L’Indonésie et ses 254 million d’habitants est non seulement le plus grand archipel au monde (17508 îles selon Wikipédia) mais aussi le plus grand pays musulman, devant le Pakistan. Bali représente une enclave de confession hindou, fortement teinté d’Animisme et d’une pointe de Bouddhisme. Les Balinais vénèrent une trinité divine représentée par Brahma, Vishnou et Shiva. * Brahma : divinité de la création, née de Vishnou, possède 4 têtes et 4 bras et sa monture est un cygne.
* Vishnou : dieu protecteur du monde qui s’incarne sur terre par des avatars comme Krishna ou Bouddha. Il a lui aussi quatre bras et sa monture est l’aigle Garuda.
* Shiva : dieu de la destruction, symbolisé par « le 3ème œil », il est sans doute le plus vénéré pour le renouveau qu’il représente après la destruction.
Ganesh, à tête d’éléphant est très représenté à Ubud, il est le fils de Shiva. Il porte chance, c’est le dieu du savoir et de la vertu.
L’image ci-dessus représente la croix de Swastika. C’est un symbole de bonheur très présent dans l‘hindouisme et le bouddhisme. La Swastika a été dévoyée par Adolf Hitler qui en a fait, au contraire, l’emblème de la haine pour le parti nazi.
Une famille balinaise
Avant de monter leur petite affaire, Koming était masseuse et Komang vendait des autels aux particuliers pour les offrandes aux esprits. Ils ne sont pas originaires du même village et se sont rencontrés par l’intermédiaire du frère de Koming. Koming a 27 ans et Komang est de 13 ans son aîné. Ils ont trois enfants, Wayan et Kadek, les garçons de 7 et 5 ans ainsi qu’une petite dernière Ni-Komang, âgée de 2 ans.
Koming aimerait beaucoup voyager. Quand elle était lycéenne, elle est allée à Java et dans le nord de Bali. Aujourd’hui elle n’a pas les moyens de partir. Avec Komang ils se sont endettés pour construire leur commerce et cela les occupe chaque jour de l’année. Et puis il y a les enfants dont elle ne se sépare jamais… Malgré tout Koming déclare être satisfaite de sa vie et ne pas envisager en changer. Nous parlons parfois ensemble de végétarisme. Elle dit que, par le passé, les balinais étaient plus végétariens qu’aujourd’hui mais que le développement du tourisme a modifié les habitudes alimentaires des insulaires. Ses propres grand-parents étaient végétariens par exemple. Elle trouve que c’est un mode de vie plus sain, préconisé par les prêtres et qui rend aussi « plus jeune ». Elle trouve que c’est mieux mais elle n’est pas végétarienne…
Les noms donnés aux enfants le sont souvent en fonction de la place qu’ils occupent dans la fratrie.
Le premier enfant, l’ainé, se nomme Wayan ou Putu (prononcé « poutou »).
Le second enfant est appelé Made (prononcé « madé ») ou Kadek.
Le troisième Nyoman ou Komang.
Enfin on attribue au quatrième enfant le nom de Ketut.
Pour les suivants ? Il suffit de reprendre au début en ajoutant « Balik » (derrière).
Venir à Kubu Darma
Adresse : Penestanan Kelod, Ubud, Bali. Le Kubu Darma est à proximité du restaurant raw vegan l’Alchemy.
Téléphones : (+62) (0) 812 39 64 868 / (+62) (0) 821 46 64 560 / (+62) (0) 361 97 94 18
E-mail : kubudarma@yahoo.co.id
Merci pour avoir parcouru notre article : Mystère, esprits et boule de gomme à Kubu Darma. Si vous voulez en apprendre plus sur cette magnifique île de Bali c’est par ici.
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