Bali Est, le 24 mars 2015
Nous profitons d’un déplacement à Amed pour rendre visite, sur les conseils d’une copine, à l’association Yayasan qui se trouve à Tianyar, à une vingtaine de kilomètres au nord de la petite station balnéaire. Au préalable, nous avons contacté Ketut, le directeur du centre, pour l’informer de notre venue. A l’origine nous voulions consacrer quelques jours de bénévolat à l’association mais au final notre déplacement, trop court dans la région, ne nous l’a pas permis. Nous utilisons le terme d’association mais en réalité la traduction exacte du mot indonésien Yayasan, est « fondation ».
La fondation YAYASAN renforce l’accès à l’éducation des enfants les plus démunis pour les aider à sortir du cercle de la pauvreté.
Trouver son chemin à Bali
Malgré les indications de Ketut, via son profil Facebook, il nous a fallu demander notre chemin deux ou trois fois avant de finalement arriver à destination… Si vous circulez un peu dans Bali il faudra vous y faire, les routes ressemblent parfois à des chemins, voir à des sentiers que l’on a du mal à repérer. Les numéros de rue n’existent pas ou ne sont pas affichés. Pire encore : quand il y a des numéros ils sont dans un désordre étonnant, passant par exemple du 8 au 95 avant de revenir à un 22 puis de repasser à une série de 100… Quant aux indications des panneaux routiers, elles ne sont présentes que sur les grands axes. Mais après tout, nous sommes sur une île, on ne risque pas de se perdre beaucoup et le fait de demander son chemin est toujours l’occasion de faire des rencontres, la plupart du temps très souriantes!
Nous arrivons donc enfin à la « Fondation » (puisque c’est son nom) grâce à un jeune homme rencontré en chemin et qui n’hésite pas à nous guider avec sa moto.
Accueil sous le « balé »
Ketut est très heureux de nous accueillir et nous reçoit avec beaucoup d’attention et de convivialité. Malheureusement nous ne verrons pas les enfants car ils n’ont pas cours aujourd’hui… Ketut nous présente son adjoint avec qui nous partageons un bon « kopi bali » sous le « balé » traditionnel, pendant que lui s’absente pour prendre une douche. Le ballé est une sorte de gazébo et c’est presque une institution à Bali. Cela ressemble à abri de jardin, sans bardage, avec seulement un toit et un plancher surélevé à environ 1 mètre du sol. On en trouve un peu partout, en bord des routes, à certains carrefours, sur des places de marché, dans les villas d’expatriés, sur les parkings commerciaux, à l’entrée de certains hôtels. Les balinais disposent souvent des balés à l’endroit où, en Occident, nous poserions un banc à l’abri du soleil pour se reposer ou pour se retrouver à discuter entre amis du quartier. Dans les villages, les balés servent de points de rencontres aux jeunes ou aux ainés qui palabrent pendant des heures, assis en tailleur ou sur le rebord du plancher. Celui-ci a été pris en photo par Baliautrement dans les jardins de Sananda Bungalows à côté de Lovina.
Mission éducative
Mais j’en reviens à Yayasan… L’association, à but éducatif, s’adresse à des familles démunies ou aux faibles moyens. Ketut nous informe qu’il existe cinq centres à Bali mais que la fondation, créée par des hollandais en 2008, est également présente en Australie, en France, en Hollande et à Singapour. En Indonésie, l’école publique est gratuite mais les familles doivent faire face à des dépenses annexes importantes, comme l’achat régulier d’uniformes et de fournitures scolaires ou encore le coût des transports. Beaucoup d’écoliers se déplacent à pied ou en vélo. Il existe des transports scolaires mais non réglementés et parfois dangereux. Bien souvent les parents doivent acheter un scooter à leurs enfants.
Chez Yayasan, les enseignants sont volontaires et bénévoles et viennent, la plupart du temps, de l’étranger pour un séjour de 2 à 6 mois. Jusqu’à présent le visa adapté pour ce type de voyage en Indonésie, et donc à Bali, est celui qu’on appelle le Social Budaya. Comme nous l’expliquons dans notre article au sujet des visas, les règles sur place ne cessent d’être modifiées et actuellement le gouvernement applique une nouvelle réforme des conditions de séjour. Il est à souhaiter que cela ne pénalise pas les associations comme Yayasan ou BAWA qui ont déjà assez de difficultés administratives avec leurs bénévoles. Le personnel régulier, constitué de balinais de la région, est quant à lui payé avec les donations.
Ce centre Yayasan de Tianyar accueille 150 enfants qui vont à l’école publique le matin et intègre la fondation l’après-midi. Il y a l’office où sont préparés les cours, une classe avec des ordinateurs, de nombreux bâtiments ouverts, une grande cuisine et des hébergements dédiés aux jeunes professeurs. Certains bâtiments ont été sponsorisés par des donateurs privés et parfois le gouvernement subventionne des constructions. Ketut gère le centre et coordonne aussi les autres structures en place à Bali. (photo avec les enfants gracieusement communiquée par notre copine Agathe)
Responsabiliser
Le fonctionnement de la fondation est basé sur la responsabilisation des enfants et des adhérents par un système de parrainage. Généralement le parrain finance l’éducation d’un enfant pour 50 dollars par mois sur une durée de 12 mois. Le versement des dons se fait pour l’année. Chacun est libre d’apporter la contribution financière de son choix mais les besoins de Yayasan sont de 300 dollars minimum par an et par enfant et ce, au moins, jusqu’à leur quinzième anniversaire. 2 fois par mois, le parrain et l’étudiant, avec l’aide d’un adulte de l’association, peuvent échanger par mail sur le contenu des cours et les résultats obtenus.
L’après-midi, à partir de 14 heures, les enfants reçoivent un enseignement complémentaire à celui de l’école, avec les professeurs bénévoles. Ces cours leurs permettent de compléter leur connaissance de l’ anglais ou d’autres matières comme l’informatique. Beaucoup d’exercices pratiques sont effectués en binôme. Les enfants échangent avec des professeurs étrangers et de culture différente. Ainsi, les élèves élargissent leur savoir et s’ouvrent l’esprit vers de nouvelles opportunités.
Cette visite fût vraiment trop courte! Le temps d’échanger un peu avec Ketut sur l’alimentation végétarienne, et il était déjà l’heure de le quitter. Nous garderons encore un bon souvenir de cette nouvelle rencontre sur l’Ile des Dieux, dans une ambiance chaleureuse et bienveillante.
La photo du site Internet de Yayasan à Bali :
Une réponse sur « Bali autrement : Yayasan, association pour les enfants »
Merci pour ton récit et de nous faire découvrir cette initiative à Bali. On part en Février en Asie du Sud-Est et on aimerait faire du bénévolat.