Si l’idée même de prendre l’avion vous pose problème, qu’il s’agisse d’une simple appréhension, d’une phobie, d’une peur paralysante, d’une crise d’angoisse ou, comme pour moi, d’une simple trouille, alors, il peut être utile de vous rendre à Toulouse. Quand certain vont en psychothérapie pour soigner leurs peurs, voir en balnéothérapie pour se détendre avant de « s’envoyer en l’air » nous vous proposons, nous, d’aller en « aérothérapie« .
Cet article n’a pas pour objectif de débattre de l’utilité, de la nécessité, ou de l’opportunité de prendre l’avion et ne fait pas l’apologie de ce mode de transport. Nous présentons simplement des pistes pour surmonter « la peur de s’envoyer en l’air » à celles et ceux qui ont décider d’embarquer.
Toulouse, capitale de l’aéronautique
La vocation de la ville pour l’aviation remonte au 18ème siècle et aux premiers vols de montgolfière dans le ciel toulousain. Un siècle plus tard Clément Ader fait voler son avion « chauve-souris » baptisé Eole. A la fin de la première guerre mondiale naissent les toutes premières usines et le premier aérodrome de la région. S’en suivront rapidement l’ouverture de lignes aériennes vers l’Afrique du Nord et l’Amérique Latine. Toulouse est associé aux grands noms de l’histoire aéronautique comme ceux d’ Antoine de Saint Exupéry, de Bréguet, de Jean Mermoz ou encore de celui de Youri Gagarine, qui fut le premier passager de la Caravelle en 1955. Des ateliers de la ville rose sortiront, entre autre, le supersonique Concorde, le gros porteur Beluga, les fameux Airbus et dernièrement l’A 380, le plus gros avion civil de transport de passagers actuellement en service.
En 1961 le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) voit le jour à Paris. Cet établissement public fut créé par Charles De Gaulle dans l’objectif de donner à la France une structure en charge des activités spatiales. Il déménage à Toulouse en 1968. Ses missions à caractère civiles ou militaires, commerciales et industrielles concernent aussi bien l’astronomie, l’exploration du système solaire, les lanceurs de fusée de la base de Kourou, les satellites de télécommunication ou encore la conception de la fusée Arianne. Le CNES a aussi abrité en son temps, le Groupe d’Etude des Phénomène Aérospatiaux Non identifiés (GEPAN), maintenant disparu, qui était l’organisme officiel français chargé de l’étude des OVNI.
Aujourd’hui, le rêve d’Icare est devenu une vaste industrie. Les milliers de mètres carrés d’usine du début du 20ème siècle se sont étendus sur des centaines d’hectares qui accueillent 840 entreprises et usines , employant plus de 53000 salariés et générant environ 5 milliards d’euro de chiffre d’affaires (en 2013).
Aeroscopia
Incontournable musée aéronautique, Aeroscopia s’étale sur 7000m2 d’exposition. 25 avions de légende sont présentés au public allant des premiers aéronefs au Concorde en passant par des avions de chasse et des Airbus. La visite débute par une plongée dans les entrailles de l’avion-cargo Super Guppy et se prolonge par la lecture d’une grande fresque historique de 58 mètres de long. Tout au long de ce parcours maquettes, projections de films et ateliers animés agrémentent l’apprentissage et le rendent ludique. A noter que l’accès aux personnes handicapées n’a pas été oublié et que par exemple, de nombreuses informations sont disponibles en braille.
La visite du musée se veut tout à la fois en phase avec les nouvelles technologies grâce à la mise à disposition gratuite d’une application mobile qui offre un visioguidage mais aussi très « humaine » avec la présence de « guides médiateurs » qui répondent aux nombreuses questions et animent les allées ou vous accompagnent pour des visites guidées.
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Les ateliers d’Airbus
Le groupe Manatour est spécialisé dans l’arrangement de visites touristiques de sites industriels et techniques. En plus de la gestion de Aeroscopia, Manatour propose 4 circuits organisés, de 1h30, pour découvrir Airbus Industrie.
Le circuit Airbus Découverte de l’A380 permet d’accéder aux coulisses des essais en vol et d’approcher les ateliers de production du plus gros avion civil au monde. Chaine d’assemblage, salle des télémesures, vue d’ensemble imprenable de l’usine du haut d’un belvédère, visite d’une réplique grandeur nature de l’avion, aménagement intérieur de l’avion… Le même circuit de découverte de l’A380 existe en version familiale de façon plus ludique et interactive pour capté l’attention des enfants de 6 à 12 ans. Le circuit panoramique se déroule en autocar pour découvrir efficacement les différents sites Airbus de Toulouse répartis sur 25 kilomètres et 700 hectares. Au programme : le site de Blagnac (siège social du groupe), le site de Jean-Luc Lagardère (production de l’A380), le site Louis Bréguet (fabrication de l’A350), les bureaux d’études, le centre des essais en vol, les centres de développement etc. Le dernier circuit est dénommé « la visite verte« . Cette visite s’effectue également en bus et présente la démarche d’Airbus en faveur du développement durable : production « d’avions verts » selon des process industriels écologiques devant répondre aux défis environnementaux d’aujourd’hui et de demain.
Etant donné la nature particulière de ces excursions il est obligatoire de réserver par avance et de présenter une pièce d’identité lors de l’enregistrement. Les visites sont accessibles en plusieurs langues et les enfants doivent être accompagnés d’un adulte. Il est interdit de prendre des photos ou des films, sauf dans le musée.
La phobie de l’avion
Vous l’aurez compris, si vous avez la phobie de l’avion, l’intérêt de ces visites est de vous permettre d’approcher au plus prêt de l’objet de vos angoisses. En vous permettant d’accéder à de nombreuses réponses aux questions que vous vous posez, en ayant l’occasion unique de visiter, de toucher, de voir de prêt des parties de l’avion habituellement inaccessibles vous aurez l’opportunité de, si non vous guérir, au moins de vous rassurer.
Affronter vos peurs vous permettra de mieux les appréhender et de mieux les surmonter.
Si cela ne suffit pas rendez-vous ici : peurdelavion.fr