On the road : Bedugul
Il est 7 heures du matin quand nous enfourchons notre scooter direction Lovina, « station balnéaire » au nord de Bali. Google Map nous indique 2h30 de trajet depuis notre point de départ, dans la région de Gianyar. Nous savons qu’il nous faudra sans doute le double car nous tenons à prendre le temps d’admirer les paysages et de faire des pauses dans la magnifique campagne balinaise. Avez-vous remarqué que sur un même trajet on ne voit pas du tout les mêmes choses selon que l’on soit en voiture, en moto, en scooter, à vélo ou à pied? Voir Bali autrement…
Nous traversons une jungle toujours verdoyante, entrecoupée de rizières omniprésentes, bariolée des couleurs vives des arbres en fleurs et des étales des petits marchés sur la chaussée. A mi-chemin, le secteur de Bedugul, regorge de zones maraîchères agrémentées de 3 grands lacs : le lac Beratan (ou « Bratan »), le lac Buyan et le lac Tamblingan. Quelques nuages s’accrochent aux sommets environnants et malgré une légère pluie en altitude, ce trajet en scooter est un réel instant de bonheur. Nous apprécions de pouvoir évoluer au sein de ces splendides décors naturels, loin des embouteillages et d’une population habituellement grouillante en d’autres endroits de l’île…
Arrivée à Lovina
Arrivés à Lovina nous roulons au ralenti dans l’espoir de rejoindre la prochaine station essence. Notre allure et notre sac à dos nous font vite repérer par un « rabatteur » en quête de nouveaux clients pour quelques petits hôtels de quartier. La conversation s’engage en scooter, nous l’informons de notre budget, nous le suivons pour visiter une chambre et finalement nous tombons d’accord. « Elsa Bungalow II », propose des chambres au confort sommaire pour 200.000 Rp. Notre aguicheur nous en concède une à 150.000 toutes taxes incluses et avec le petit déjeuner. Il n’y a pas d’eau chaude, ce qui n’est pas incommodant mais le robinet du lavabo est cassé, l’eau s’écoule sur nos pieds, la douche n’a pas de pression, les serviettes sont tachées… Nous voilà donc avec un toit sur la tête mais pas complètement au sec. Il fut un temps, en d’autres lieux, où nous aurions été plus exigeants mais aujourd’hui, pour seulement deux nuits, la situation nous amuse. Par expérience nous savons qu’à Bali, ce genre de désagrément est monnaie courante, surtout à ce niveau de prix. Il n’empêche : pour éviter de tels déboires, ne faites pas comme nous aujourd’hui : effectuez bien l’état des lieux avant de louer… Vérifiez l’état de la robinetterie, de la douche, de la chasse d’eau, des sanitaires, de la literie, de la clim ou du ventilo etc.
Lovina Beach
Au retour d’une station service sur la route de Singaraja, nous décidons d’aller marcher le long du littoral depuis son point le plus au nord pour redescendre jusqu’à notre hôtel. Sur les plages de sable noir, aucuns transats alignés mais des dizaines de bateaux qui reposent à quai. Par endroit, des habitations, que d’autres qualifieraient de taudis, abritent des familles de pêcheurs qui élèvent des poules, des lapins ou encore des cochons. Plus au sud nous trouvons des restaurants, des bars de plages et des échoppes à touristes. De ci, de là, fasse à l’océan, de luxueuses villas se dressent sans peur du paradoxe et quelques Resorts exposent leur « Beach club » au soleil comme le superbe « Spice Beach Club ». Ce n’est pas la pleine saison, nous ne sommes pas gênés par la foule et c’est l’occasion d’entamer des discussions avec des commerçants. Nous dégustons un jus de fruit en terrasse avant de prendre le chemin du retour et c’est sous une pluie battante que nous arrivons à notre chambre. Après une douche salvatrice nous sortons dîner, à deux pas, au tout petit « Warung music » à l’ambiance « rasta Bali ».
Ni dauphins ni plongée
Le lendemain nous partons en excursions aux alentours. Il est possible de partir sur des spots de plongée ou de faire du snorkeling dans les eaux de Menjangan mais nous y sommes déjà allés par le passé. Nous avons également entendu parler d’attractions pour « nager avec les dauphins » dans de petits delphinariums. Inutile de préciser que nous préfèrerions voir disparaître toutes ces prisons pour cétacés et pour tous les animaux d’ailleurs! Quant aux sorties en mer pour « partager une rencontre avec les dauphins » dans leur milieu naturel nous pensons qu’un afflux touristique régulier ne fait que perturber leur mode de vie et leur environnement. Nous aimerions beaucoup vivre une vraie rencontre avec ces animaux marins mais pas dans les conditions d’un tourisme de masse qui pour le coup est destructeur. Nous resterons donc à terre, préférant pour cette fois, la fraîcheur des cascades aux embruns marins.
Cascades
Nous trouvons assez facilement le point de départ vers les cascades de Sing Sing. Il s’agit d’un petit toko qui vend des boissons et des snacks en sachet. L’endroit sert de point de rassemblement aux guides accompagnateurs et de parkings (payant) pour les scooters des clients. N’espérez pas partir seul vers ces cascades sans vous assurez les services d’un « local » : ça ne se fait pas et de toute façon ils (les guides) ne vous laisseront pas passer… Ce sont des petits boulots qui leur permettent de bien vivre et de vous assurer d’être en toute sécurité dans un environnement que vous ne connaissez pas. Le tarif des nôtres était soi-disant de 200.000 Rp par personne pour le circuit court, menant aux 2 premières cascades et de 100 dollars pour voir les 5 cascades, dont la plus majestueuse. Avec notre budget restreint nous avons donc négocié 200.000 Rp pour 2 personnes sur le premier circuit et avec 2 accompagnateurs…. Nous n’avons pas été déçus car sans nos deux petits bons hommes nous n’aurions jamais trouvé l’accès à la 2ème chute d’eau! …
Ces gars là connaissent les lieux depuis qu’ils sont gamins et savent précisément vous dire à quel endroit poser vos pieds sous l’eau au milieu des roches et des galets pour traverser sans vous blesser ou sans être emporté par le courant. Malgré tout, pour ce qui est du parcours à 100 dollars ils nous ont pris pour des pigeons… Bien sûr tout seul on y serait sans doute arrivé, ou sans doute pas… Alors on peut toujours se dire qu’au vu du salaire moyen ici, 200.000 Rp c’était peut-être encore trop cher payé. On peut aussi se dire que le juste prix est celui qui fait plaisir à donner. Et puis un bain rafraîchissant dans ce décor paradisiaque ça vaut le déplacement! Soi dit en passant, quand on connait le niveau de pollution des eaux à Bali, dans le bain, on n’y reste pas trop longtemps… Il faudrait remonter à proximité des sources pour s’assurer de la pureté de l’eau. C’est d’ailleurs ce que fait notre copain Mika au cours de ces sorties canyoning.
Singaraja
L’après midi nous sommes allés découvrir Singaraja. Pour faire court, côté front de mer c’est comme Lovina mais côté agglomération c’est une grande ville de province. Nous avons suivi une bonne partie du littoral en scooter, nous y avons vu les mêmes bateaux, les mêmes habitations locales mais pas de bars de plages et toujours pas de transats… Première bonne surprise pour la pause déjeuner : il y a un resto Loving Hut à Singaraja! Bonne nourriture et ambiance toujours aussi dépouillée… Au moins l’avantage c’est qu’avec la même déco dans chaque resto de la chaine, quelque soit le lieu de la planète, on sait à quoi s’attendre et donc on n’est pas surpris… Nous entreprenons de vouloir longer la côte plus au nord en faisant confiance à notre GPS. Nous rencontrons Agus qui nous propose de le suivre jusqu’à la plage que nous cherchons. Une fois sur place nous constatons que comme dans bien des cas, le GPS indique des routes qui n’existent pas alors que parfois des routes existantes ne sont pas répertoriées… Qu’à cela ne tienne, ce fut l’occasion de croiser (encore!) de sympathiques balinais dans les villages et rizières, de faire connaissance avec Agus et d’échanger nos coordonnées.
Pour conclure
Pour conclure, nous avons trouvé intéressant de séjourner à Lovina pour visiter quelques spots à proximité mais personnellement on ne resterait pas plus de trois ou quatre jours. On ne peut pas pleinement profiter des plages qui ne sont pas aménagées sauf en payant dans des établissements privés. Si vous avez le budget il y a par contre quelques beaux endroits pour vous loger en villa privée ou à l’hôtel. Comme déjà évoqué plus haut il y a les sorties dauphins et bien sûr des spots de plongée mais nous n’étions pas venu pour ça.
Bon plan
Une bonne adresse : il y a un formidable petit warung végétarien/vegan à gauche au milieu de la Jalan Binaria qui mène à la plage. Il se nomme « Akar Café » et il faut être attentif pour le repérer car sa façade, peinte en vert, est toute petite. A l’intérieur il y a quelques étagères de produits éco-friendly / organics et tout au fond une coure intérieure avec trois ou quatre tables. Nous y avons dîné, le second soir, en terrasse. La carte est variée, le choix vegan suffisant, la qualité est au rendez-vous, le personnel est consciencieux et attentif. Les autres restaurants (beaucoup plus grands) étaient pratiquement vides mais le Akar Café, lui, faisait le plein! Go vegan!