Il est de coutume, à chaque début de nouvelle année calendaire de « souhaiter ses bons vœux » à ses proches, à sa famille, à ses amis et depuis l’avènement d’Internet, à tout son carnet d’adresse virtuel. Et bien, au risque de choquer et pour en finir avec les vœux, je ne vous souhaite pas une bonne année ! Par contre je vous souhaite bien mieux que cela et je vous offre une recette de galette du nouvel an un peu particulière…
Une bonne pincée d’histoire
Cette tradition des vœux nous viendrait, selon certains historiens, de l’époque de l’Empire romain. Les habitants de la cité de Rome célébraient le 1er jour de l’an comme un grand jour de fête. Il était dédié «au dieu Janus, qu’on représentait à deux visages, l’un devant et l’autre derrière, comme regardant l’année passée et la prochaine». Les romains s’offraient des présents sous forme de nourriture et d’argent tout en exprimant des souhaits de prospérité et de bonheur à leurs congénères. Les pièces de monnaie étaient parfois dissimulées dans le pain ou des pâtisseries et c’est de là que nos galettes des Rois trouvent une partie de leurs origines.
Une cuillère de superstition
Derrière cette coutume se cache quelques superstitions. La nuit du réveillon il faut être gai, faire la fête et faire du bruit pour éloigner les mauvais esprits. On allume des pétards, on tire des feux d’artifices. On s’offre des étrennes, on ripaille et on danse jusqu’au petit matin pour débuter le nouvel an sous les meilleurs auspices. Il est recommandé de se souhaiter la bonne année dès le dernier des 12 coups de minuit pour bénéficier des meilleures chances de voir ses vœux s’accomplir.
On boit du champagne sous les cotillons et à la lueur des bougies parfumées puis on jette les verres par-dessus l’épaule et on se promet de prendre dorénavant de bonnes résolutions. On s’embrasse sous le gui, on essaie de n’oublier personne dans ses bons vœux, au risque de se porter malheur. A chaque région et à chaque pays ses habitudes ancestrales et ses superstitions pour dire au revoir à l’année passée et accueillir le nouveau calendrier.
Une mesure de convention
A coup sûr, certains vœux sont exprimés avec la plus grande des hypocrisies ou par respect pour une simple formule de politesse n’ayant court qu’une fois par an. Mais, à n’en pas douter la plupart d’entre nous sommes réellement sincères lorsque nous souhaitons nos vœux à autrui. Par convention, par habitude, nous donnons à qui veux les recevoir des « Bonne année et bonne santé / Tous mes vœux de bonheur et de richesse ». Je suis le premier à en user, je ne jette la pierre à personne… Pourtant, ces formules convenues ne reflètent pas réellement ce que l’on se devrait de souhaiter sans distinction aux gens que l’on aime, à son boulanger ou à la personne qui fait la manche dans la rue.
Une grosse dose de sincérité
S’il y a un fondement historique auquel se référer pour exprimer les vœux de nouvel an, c’est sans nul doute celui du dieu Janus qui regardait l’année passée et la prochaine avec ses deux visages. Si nous sommes sincères envers nous-même et nos proches, si nous nous souvenons du passé et que nous observons l’avenir qui se profile, nous ne pouvons pas nous souhaiter simplement « une bonne année ». Il y a tous les risques que cette nouvelle année et que les prochaines ne soient pas bonnes du tout… Et ce n’est pas seulement en souhaitant que cela n’arrive pas que la situation va changer comme par miracle. Pour être tout à fait honnête, arrêtons de nous répéter « Bonne année » comme si nous récitions en boucle une prière au bon dieu.
Un parfum de sagacité
Mettons un parfum de sagacité dans cette recette! Souhaitons-nous d’agir, de nous engager envers nous-mêmes et autrui. Souhaitons de nous enrichir spirituellement, de nous (r)éveiller, de méditer au quotidien et de vivre en pleine conscience. Elevons notre compassion envers les plus faibles et ouvrons plus largement nos cœurs. N’oublions pas d’exprimer chaque jour notre gratitude envers la vie, le divin et les êtres que nous croisons. Elargissons nos vœux de bonne santé au-delà de nos proches, à tous les êtres sensibles, humains ou non, à notre planète et à sa merveilleuse biodiversité tant mise à mal. Souhaitons nous de développer notre résilience, de nous armer de courage et de lucidité. Aspirons à nous élever, à devenir meilleur, à mettre plus d’humanité dans nos actions. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » nous disait Gandhi et puissiez-vous « vivre plus simplement pour que d’autres puissent tout simplement vivre. »
Souhaitons de changer nos habitudes malsaines, nos modes de consommation, notre regard sur nous-même, sur les autres et sur les animaux. Souhaitons-nous de regarder en face notre quotidien dans cet environnement d’effondrement, d’affronter nos peurs, d’accepter la mort comme une étape, un cycle ou une échéance selon nos croyances. Préparons-nous, entamons nos transitions, agissons pour changer positivement à titre individuel et collectif en aspirant au meilleur. Enfin, si en plus nous pouvons réaliser nos rêves et être heureux en toute circonstance, alors 2019 n’en sera que meilleure ! Bien entendu cette liste de vœux est personnelle et non-exhaustive. On pourrait en ajouter bien d’autres comme celui qu’une majorité de personnes ressentent dans leur cœur, que nous sommes tous des animaux et qu’un animal ne se mange pas…
3 réponses sur « Pour en finir avec les voeux, je ne vous souhaite pas une bonne année »
Bon alors ne passe pas une bonne année 2019, mais que cette vie te permettes d’atteindre l’éveil que tu recherches.
Et du coup je ne te dis pas merci…
Comme je te comprends !
Je ne souhaite plus les vœux à personne non plus et ne répond plus à ceux de qui que ce soit. Vu le nombre d’hypocrites qui nous entourent, ils ne méritent pas notre attention. Ça leur apprendra à vivre !!!