Il y a encore quelques mois je ne connaissais pas Boris, l’auteur de « Végane pour lait nul ». Et puis nous sommes devenus amis. Son livre a largement été distribué et continu de s’écouler mais il mérite d’être encore bien plus connu. J’ai donc demandé à Boris de se présenter, de nous parler de lui, de ses écritures, de son parcours. En ce qui me concerne, « Végane pour lait nul » ne laisse jamais insensibles les personnes à qui je l’offre et certaines ne mangent plus les animaux après l’avoir lu… C’est pourquoi j’ai intitulé cet article « Végane pour lait nul, le livre qui peut tout changer« .
Qui es-tu Boris ?
Je suis un informaticien à la retraite, auteur d’anticipation technoscientifique qui s’efforce de rendre sa prose la plus rationnelle possible. Jusqu’à ce que survienne l’événement qui a changé ma vie, je me passionnais pour les sciences et les hautes technologies. J’étais concentré sur des calculs de balistique spatiale et sur les effets visuels des mouvements de Mercure dans l’espace pour mettre mes personnages en scène.
J’ai par exemple réalisé que, selon le moment et l’endroit où l’on se trouve sur cette planète, il est possible de voir un de ces trois prodiges pour le moins exotiques : le Soleil se lève deux fois. Il se lève, se recouche et se relève. Il est trois fois midi dans la même journée. Le Soleil se couche deux fois. Il se couche, se relève et se recouche. Puis j’ai soudainement découvert que je n’étais pas sur le chemin essentiel, celui qui conduit à la destination la plus importante. En effet, je n’avais pas anticipé la plus belle des évolutions de l’humanité qui était en train de commencer sans moi. Elle n’était pas technoscientifique, mais éthique ! Quelle humiliation pour un auteur d’anticipation de se faire dépasser par le présent ! N’est-ce pas ?
Quelle fut ta réaction?
J’ai décidé de tout faire pour rattraper le train déjà parti, afin d’être de ce mou-vement progressiste. J’ai lu avidement plusieurs auteurs qui traitent du sujet, puis j’ai écrit deux livres à mon tour dans le but d’apporter ma propre contribution à cette marche en avant. Le premier livre est un roman de science-fiction parlant de véganisme : Le Visiteur . Le deuxième est un ouvrage qui explique pourquoi et comment je suis devenu végane du jour au lendemain : Végane pour lait nul
Dans ses pages, je développe la raison qui m’a conduit à penser que cette évolution est bien la plus grande de toutes : la libération animale sera un progrès éthique consi-dérable, bien plus grand que ne l’a été l’abolition (officielle) de l’esclavage. Un pro-grès dont l’humanité pourra être encore beaucoup plus fière. Pourquoi ça ? En vois-je s’étonner. Non pas parce que les animaux non-humains comptent plus que les humains, bien sûr ! Ce n’est pas du tout pour cette raison.
C’est parce que, pour la première fois, les victimes de l’oppression et de l’exploitation ne pourront pas participer à la lutte ; elles ne pourront même pas de-mander leur libération. Il faudra que les libérateurs le fassent pour elles, qu’ils se passent de leur aide et qu’ils ne comptent même pas sur la reconnaissance explicite des opprimés quand ils seront libérés par leurs efforts. Les affranchisseurs n’auront comme seule récompense que le bien-être en leur for intérieur de savoir qu’ils ont fait ce qui était juste. Or, des gens qui se contentent de cette récompense sont des gens grands. Très grands ! C’est pour cette raison-là que cette étape sur la voie du progrès moral sera considérable.
Qu’entends-tu par « évolution éthique » et quand as-tu eu cette prise de conscience ?
Le spécisme, j’en ai pris conscience très tôt. Bien avant de connaître le mot qui dé-signe ce mal. Je savais qu’en Chine et aussi à Wallis, on mange des chiens. Je savais aussi qu’en France, vers 1870, il existait des boucheries de chiens et de chats. J’étais donc conscient que manger du mouton et non du chien, par exemple, n’est qu’une question de culture localisée dans une région et dans le temps. Cependant, comme le plus grand nombre d’entre nous, j’ai reçu une éducation spéciste et surtout, on m’a persuadé qu’on ne pouvait pas vivre sans ressources alimentaires animales.
Cette croyance que l’on avait enfoncée dans ma tête dès l’enfance était si forte que j’étais persuadé que les végétariens étaient tous des gens affaiblis jouant à narguer la mort. Un jour, à l’âge de 63 ans, j’ai appris, dans le livre d’Aymeric Caron « No Steak », qu’il existait des gens en bonne santé qui, non seulement ne mangeaient jamais de chair, mais en plus ne consommaient aucun produit venant des animaux. Cet ouvrage a été le déclencheur. J’ai ensuite lu d’autres livres et regardé des documentaires. Celui qui m’a le plus frappé est « Terriens » (Earthlings en anglais), il a été le dernier coup de marteau à enfoncer complètement le clou. Une semaine après avoir lu No Steak, exactement le 27/11/2015, je suis devenu végane du jour au lendemain. Sans passer par la case végétarien.
Comment as-tu écris « Végane pour lait nul » ?
Les sujets et les chapitres se sont imposés d’eux-mêmes, car j’ai voulu faire un tour d’horizon sur notre manière de traiter les animaux non-humains dans le plus grand nombre de domaines d’exploitation. L’écriture de la première version de ce livre a duré un peu plus d’un an. Ce que j’ai ajouté dans la seconde édition m’a pris environ quatre mois.
Ce fut à la fois difficile, libérateur et enrichissant. Je me suis documenté sur internet bien sûr, car c’est le plus facile, mais pas seulement. Je suis aussi allé à la rencontre d’éleveurs.
Tu veux nous parler un peu de ta vie végane au quotidien ?
Pour ce qui est de ma vie de couple, j’ai eu une très grande chance : ma compagne est devenue végane quelques jours après moi. Je lui ai simplement montré les informations qui m’avaient véganisé du jour au lendemain ; nous en avons parlé, et quatre jours plus tard elle était aussi déterminée que moi. Mon militantisme passe surtout par l’écriture, mais avec ma compagne nous nous impliquons également dans plusieurs organisations abolitionnistes. Je suis abolitionniste. Radicalement et sans aucune réserve.
Pour notre alimentation, les six premiers mois nous avons été obsédés par les pro-téines. Programmés dès notre enfance : « Les protéines sont dans la viande. » Alors nous faisions très attention de consommer tous les jours du seitan, des protéines de soja texturées ou du tofu… pour remplacer la viande. Finalement, nous avons fini par réaliser qu’il suffit de manger varié et à sa faim pour que tout se passe très bien. Pour ce qui est des rapports sociaux et la famille… je résume en disant que nul n’est prophète en son pays.
Où les lecteurs peuvent-ils se procurer ces 2 ouvrages ?
« Le Visiteur » mon premier livre parlant de véganisme (ouvrage de science-fiction).
Les versions numériques gratuites (ePub, PDF, Mobi) : ICI
La version papier : ICI
Le deuxième n’est pas un livre de science-fiction. Il explique pourquoi et comment je suis devenu végane du jour au lendemain : « Végane pour lait nul »
Les versions numériques gratuites (ePub, PDF, Mobi) : ICI
La version papier : ICI